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2 avril 2010

L'OR PERDU DES CONQUISTADORES

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Au XVI ème siècle, l'exploitation des mines d'or du Nouveau Monde provoque un afflux considérable du métal précieux en Europe. Pourtant, bien des galions espagnols ont disparu lors de la traversée de l'océan. Leurs épaves englouties sous la mer continuent, aujourd'hui encore, d'alimenter les rêves de fortune de maints aventuriers. Les perspectives de découvertes sont en effet d'autant plus prometteuses que les galions des Rois Catholiques ne voyagent pas isolément mais le plus souvent en convois. Cette organisation alourdit les pertes en cas de désastre maritime et elle augmente les chances de profit pour les chercheurs d'épaves d'aujourd'hui.

Le principal moteur des expéditions espagnoles vers le Nouveau Monde, à commencer par celle de Christophe Colomb, est la recherche du métal précieux pour remplir les caisses de l'état. La découverte des richesses extraordinaires des royaumes indiens provoque donc rapidement ( Dès 1503 ) la mise en place d'un organisme gouvernemental chargé de réglementer le trafic maritime entre le port de Cadix et ce qu'on appelle alors les Indes occidentales: la Casa de Contratacion. Pour lutter contre l'insécurité qui règne sur les mers, la « Casa » en vient à organiser un convoi annuel de galions, surnommé la plata flota ( la « flotte de l'argent », car ce métal constitue en réalité la majeure partie des cargaisons ), chargé d'acheminer les produits de la métropole et de rapporter les richesses soutirées aux indiens ou extraites des mines exploitées sur place. Partant au printemps, elle se sépare en deux au-delà de Saint-Domingue. La « flota » de la Nouvelle-Espagne ( Mexique ) se dirige vers Cuba puis Veracruz, et celle de la Terre-Ferme ( l'Amérique du Sud ) vers Carthagène, dans l'actuel Venezuela. À Calao, sur la côte péruvienne du Pacifique, dès qu'on apprend l'arrivée des galions à Carthagène, un convoi remonte vers l'isthme de Panama pour y décharger ses précieuses cargaisons qui transitent ensuite à dos de mulet vers la côte atlantique. La « flota » de la Terre-Ferme rejoint celle de la Nouvelle-Espagne à La Havane, et le convoi repart pour être de retour à la fin de l'année à Cadix.

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Si le système des voyages par convois se montre efficace pour lutter contre les pirates, en revanche, les pertes sont d'autant plus grandes lorsqu'une flotte entière est prise dans les terribles tempêtes tropicales. À son départ d'Espagne, la plata flota comprend entre 30 et 40 galions, navires marchands et « armés ». Ces bâtiments sont accompagnés d'une dizaine de bateaux plus légers, destinés au transport de la poste et des marchandises sans grande valeur. Durant tout le voyage, le convoi est soumis à la loi du navire le plus lent, et la moindre avarie de l'un des bateaux retarde tous les autres. De plus, une erreur d'appréciation du chef du convoi, surtout dans les Caraïbes, peut avoir des conséquences désastreuses. C'est le cas en 1641. Cette année là, le général espagnol responsable de la mission fait embarquer tout l'or et l'argent sur seulement deux galions en mauvais état; l'un coule au large de Saint-Domingue après avoir échappé à un cyclone qui a déjà envoyé par le fond huit autres navires de la même expédition; le second poursuit sa route, mais il coule en vue des côtes espagnoles...

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À partir du milieu du XVI ème siècle, chaque « flota » subit son lot de désastres. L'année 1567 est l'une des pires. Un ouragan s'abat sur le convoi au large des Antilles: la majorité des galions sont coulés ou projetés sur les côtes de l'île de la Dominique. Celle-ci n'étant pas colonisée mais habitée par des cannibales, les survivants espagnols finissent dévorés ! Les ports construits par les européens n'offrent eux-même qu'une protection précaire, puisque sept navires sont détruits par la tempête dans celui de Nombre de Dios, dans l'actuel Panama, en 1563 ( cinq autres sont déchiquetés ensuite sur les récifs du golfe de Campèche ) et quinze dans celui de Veracruz, en 1590. Lorsque les « flota » malmenées finissent par retraverser l'Atlantique, leur calvaire n'est pas terminé pour autant... Ainsi, seize navires coulent aux Açores en 1591 et , en 1702, dix-neuf galions sont attaqués par une force anglo-hollandaise et tentent de se saborder dans la baie de Vigo ( en Espagne ) où ils se sont réfugiés. Enfin, les navires séparés de leur convoi par une tempête deviennent la proie toute désignée des corsaires et des pirates qui les attendent près des côtes d'Espagne, sur la route du retour: certains sont pris presque devant Cadix. Au cours des douze premières années, la « Casa » tient des statistiques: sur 391 navires partis, seuls 269 sont revenus. Les pertes s'élèvent donc, au XVI ème siècle, à plus de 30%. Et cette situation ne s'améliore guère dans les cents années qui suivent: Si l'on prend en compte que les galions ne transportent pas que des pierres et des métaux précieux, qu'une partie des pertes est due aux pirates et corsaires et que certaines cargaisons ont pu être récupérées par les espagnols sur des navires échoués, il reste tout de même une belle fortune dormant sous les eaux. Elle n'est pas perdue pour tout le monde. Certains chasseurs de trésors ont ainsi gagné jusqu'à plusieurs millions de dollars, de quoi vivre largement, même après avoir payé les frais terriblement élevés des recherches et les lourdes taxes en vigueur dans certains pays.

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