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2 avril 2010

LE PEUPLEMENT DE LA POLYNESIE

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Comment, dans un triangle de près de 10 000 km2 formé par ce qui est aujourd'hui Hawaï, l'île de Pâques et la Nouvelle-Zélande, des hommes ont-ils réussi à atteindre des myriades de petites îles loin de tout continent? Comment des peuples ont-ils pu y vivre et y prospérer? Lorsqu'au XVIIIéme siècle les navigateurs européens, comme Wallis, Bougainville ou Cook découvrent, épuisés mais émerveillés, les innombrables îles et atolls qui forment la Polynésie, ils sont stupéfaits d'y rencontrer des hommes vivants si loin de tout continent. Le mystère de leur origine et de leur présence se pose dès lors. Qui sont-ils? Par quel mystère se trouvent-ils là?

Une hypothèse, pour répondre à cette interrogation, voit aussitôt le jour. Ces hommes à la peau brune et aux cheveux ondulés peupleraient ces îles depuis toujours. Ils appartiendraient à une race originale et seraient les survivants d'un continent immense, qu'une catastrophe aurait englouti. Les îles subsistantes correspondraient aux sommets des plus hautes montagnes de ce continent disparu, qui constitueraient les îles de l'actuelle Polynésie. Les techniques modernes d'exploration des eaux profondes ont permis de montrer que ce continent mystérieux n'a jamais existé. Et les étude en anthropologie ont prouvé que l'émergence autonome d'une race d'hommes n'était pas possible et que les polynésiens ne pouvaient donc en aucun cas constituer une population humaine originale.

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Si le peuplement de la Polynésie ne peut être indigène, il a pour origine des migrations. Aujourd'hui encore, deux théories s'affrontent. La première affirme l'origine américaine des polynésiens. Selon le préhistorien norvégien Thor Heyerdahl, les premier habitants des atolls se seraient embarqués, il y a 1 000 ans, depuis les côtes du Pérou, pour coloniser de nouvelles terres. Fin de vérifier son hypothèse, lui-même prend la mer sur un radeau pour rallier, depuis la côte péruvienne, les îles Tuamotu. C'est la célèbre expédition du Kon Tiki, du nom de l'embarcation. Le savant, parti en 1947 de Callao ( Pérou ), atteint l'Océanie après trois mois et demi de navigation: il a fait la preuve que la traversée était matériellement possible. A l'appui de cette démonstration, Heyerdahl avance aussi un raisonnement d'ordre théorique: il constate que l'alimentation des populations polynésiennes a été fondée jusqu'à une date très récente essentiellement sur un produit, la patate douce. Or, cette racine, effectivement, à une origine américaine, et non asiatique.

Pourtant, ni la navigation du savant norvégien ni l'argument alimentaire qu'il avance ne convainquent totalement les scientifiques. Les découvertes archéologiques effectuées depuis les années 1960 plaident en effet en faveur de l'itinéraire suivant: vers la fin du III ème millénaire avant notre ère, les premiers colons quittent, pour des raisons encore inconnues, l'Asie du Sud-Est. Ils s'infiltrent dans les archipels du Pacifique sud-occidental, déjà occupés par les populations mélanésiennes. Là, ils s'installent pendant près d'un millénaire, apprenant l'horticulture au contact des mélanésiens, également d'origine asiatique. Ensuite, grâce à leurs grandes pirogues doubles, ils découvrent bientôt de nouvelles terres inhabités: les Fidji, puis les Tonga et les Samoa. Ils cultivent l'intérieur des terres tout en exploitant les ressources de la mer. Au début de notre ère, la trop forte pression démographique, ou bien des guerres, comme le raconte encore la tradition orale, oblige les vaincus à s'exiler. De nombreux habitants partent vers l'est, fin de découvrir, dans l'océan infini, des terres nouvelles à conquérir. Volontaires ou forcés, ces voyages sont soigneusement préparés. Les nouveaux colons prennent bien soin d'apporter avec eux des armes, dans le cas où il faudrait se défendre si la nouvelle terre était habitée. Ils préparent leur survie en transportant des plantes cultivables, des plants de taro ou d'arbre à pain, des bananes et des noix de coco, ainsi que des animaux comme le porc, le chien et le poulet. Ces exilés, partis des Samoa ou des Tonga, semblent toucher d'abord, du fait des alizés, et au prix de nombreuses pertes et de grandes souffrances, l'archipel des Marquises. C'est aux Marquises que les fouilles archéologiques ont, en effet, révélé les plus anciens niveaux d'occupation des sols connus; ils sont datés des environs de 300 avant notre ère. Mais les explorateurs ne s'arrêtent pas tous là. Depuis les Marquises, ils continuent de sillonner l'océan sur leurs frêles embarcations et s'implantent finalement sur toutes les terres immergées. Ainsi, avant 700 de notre ère, ils occupent les îles de la Société ( Tahiti ), Hawaï et l'île de Pâques. Puis, entre 700 et 1 100, une nouvelle vague de colonisation se dirige vers les îles Cook, les Australes et la Nouvelles-Zélande. Une fois installés dans leurs îles, les polynésiens, séparés de tous les autres peuples du Pacifique et des autres continents par d'immenses étendues d'eau, se trouvent donc protégés des invasions et des grandes épidémies-jusqu'à l'arrivée des européens.

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Commentaires
M
il est pas mal ce blog!!
F
merci pour cette page original!!
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